Tour de la Martinique des Yoles rondes 2022 – 36 ème édition
Le Tour de la Martinique des Yoles rondes constitue l’événement sportif estival incontournable, le plus important de l’année et attendu par des milliers d’amoureux et de passionnés.
Qu'est-ce qu'une Yole ronde ?
D’abord destiné initialement à un usage pour la pêche, il s’agit d’un bateau à voile qui ne possède pas de quille, comme la majorité des bateaux à voile, d’où l’appellation Yole ronde.
C’est sans conteste son élaboration artisanale qui confère à la Yole ronde toute son authenticité. Sa construction est déjà issue des chantiers situés sur les communes du François, du Marin, du Robert ou encore du Vauclin, terres nourricières des plus grands patrons de Yoles rondes de l’histoire de la Martinique.
La Yole ronde de compétition est une embarcation légère, à faible tirant d’eau, construite en poirier ou en cèdre de bois massif, d’une envergure d’environ dix mètres de long, pouvant naviguer à une ou deux voiles. La vergue et les bois-dressés sont en bambou.
L’ensemble des matériaux qui la composent (monture, étrave, foucas, guirlande, étambot ou tableau arrière) viennent de la forêt martiniquaise.
Sur ces embarcations, l’équipage est constitué d’un patron (Patwon en créole) : il est le seul maître à bord, le capitaine du navire. C’est lui qui décide du choix des équipiers, de la navigation lors des régates. Pour le localiser sur la Yole ronde, il se situe à la manœuvre de la pagaie entre son aide-patron, le manœuvrier d’écoute et les bois dressés, afin de garder un contact permanent avec l’ensemble de l’équipage.
Les aides-patron, comme leur nom l’indique prêtent main-forte au patron pour assurer la manœuvre de la pagaie et les différentes stratégies de course à adopter, en fonction de l’évolution du temps et de la compétition.
Le manœuvrier d’écoute (dit familièrement l’écoute) a un rôle très important et doit être très réactif. Il a la charge en permanence du cordage qui relie les extrémités de la voile et de la vergue. En fonction des variations du vent qui s’engouffre dans la voile (navigation en vent-arrière quand le vent forcit, relâche d’écoute ou bien tendre l’écoute quand le vent faiblit), il effectue des manœuvres avec le cordage pour faire évoluer l’embarcation sur le plan d’eau (passage de voile, tirer des bords, passages de bouées, etc..) ou encore écoper avec le patron lorsqu’une voie d’eau importante est présente dans l’embarcation, pour éviter du surplace ou pire encore : dessaler.
Les bois dressés (Bwa-dressés en créole) ont pour principale fonction d’équilibrer la Yole ronde pendant toutes les manœuvres de navigation. Ils sont au nombre d’une dizaine environ, en équilibre sur cannes de bambou accrochées aux extrémités, sur la largeur de l’embarcation, afin de faire contrepoids de la force du vent dans la voile et équilibrer la Yole. En fonction des choix de navigation, ils doivent manœuvrer plus ou moins rapidement d’une d’extrémité à l’autre de la Yole avec leur bois-dressés, pour maintenir l’équilibre à bord, sinon c’est la voie d’eau ou le dessalage assuré.
Le plus souvent sur la Côte Nord Caraïbe de la Martinique, des choix de navigation s’imposent aux patrons, par expérience des secteurs de régates (choix de taille de voilure, nombre d’équipiers, etc…) à cause les variations incessantes du vent dans les contreforts de la Montagne Pelée par exemple, ce qui obligent les patrons à effectuer de très nombreuses manœuvres harassantes pour les équipages (tirages de bords multiples à proximité du littoral pour accrocher le vent ou encore navigation au large pour chercher un vent plus régulier). Ces deux choix de course contribuent souvent à redistribuer les cartes au classement des équipages sur certaines étapes du Tour.
Au-delà d’un simple événement nautique, la Yole ronde est ancrée dans les traditions ancestrales martiniquaises et fait partie du patrimoine. La transmission de cet art se fait dès le plus jeune âge, avec les écoles de Yoles qui ouvrent la pratique des bébés Yoles, dans le respect des valeurs traditionnelles durablement ancrées.
D’ailleurs, l’importance de ce patrimoine culturel martiniquais se mesure par l’engouement que suscitent les différentes régates de Yoles durant toute l’année, au niveau local, national et international, car plusieurs navigateurs célèbres comme Yvan Bourgnon, Loïck Perron, Jean Le Cam, Maxime Sorel, Gildas Morvan ou encore Gilles Lamiré sont venus naviguer à bord des Yoles rondes, pour pouvoir mesurer la quintessence de cette discipline nautique martiniquaise unique au monde, qui n’en demeure pas moins amateur.
Enfin, tout ce savoir ancestral martiniquais a fait l’objet d’un dépôt de dossier auprès de l’UNESCO et la Yole ronde est désormais inscrite au registre des bonnes pratiques de sauvegarde du Patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Cette année a lieu la 36ème édition de ce Tour de la Martinique des Yoles rondes, du dimanche 31 Juillet au dimanche 7 Août. Une édition que vous pourrez suivre en direct sur les antennes de :
Retrouvez mes reportages photographiques sur les anciennes éditions du Tour de la Martinique des Yoles rondes et ma vidéo sur les coulisses d’un Tour de la Martinique des Yoles rondes, en cliquant sur les liens suivants :
Cette année a lieu la 36ème édition de ce Tour de la Martinique des Yoles rondes, du dimanche 31 Juillet au dimanche 7 Août. Une édition que vous pourrez suivre en direct sur les antennes de :
Retrouvez ma vidéo sur les coulisses d’un Tour de la Martinique des Yoles rondes.